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  • CASE REPORT - JOURNAL OF FUNCTIONAL VENTILATION AND PULMONOLOGY. VOLUME 6 - ISSUE 18

    Last Updated: 28/08/2018

    Pneumorachis following a closed thoracic traumatism
    Pneumorachis suite à un traumatisme thoracique fermé

    S. Rabiou1, M. Lakranbi1, J. Ghalimi1, I. Issoufou1, S. Sanoussi2,3, Y. Ouadnouni1,4, M. Smahi1,4

    1: Service de Chirurgie Thoracique. CHU Hassan-II, Fès. Maroc
    2: Service de Neurochirurgie. HNN - Niamey. Niger
    3: Département de Chirurgie et Spécialités Chirurgicales. FSS - Niamey. Niger
    4: Faculté de Médecine et de Pharmacie. Université Sidi-Mohamed-Ben-Allah, Fès. Maroc

    Corresponding author
    Dr Rabiou SANI
    Service de Chirurgie Thoracique. CHU Hassan-II, Fès. Maroc
    Tel : +21268077220
    E-mail: rabiousani2@yahoo.fr

    DOI: 10.12699/jfvp.6.18.2015.29

     

    ABSTRACT

    Introduction. The presence of a pneumorachis in thoracic trauma is still witnessing the severity of the trauma. It is most often associated with spinal trauma, rarely secondary to an isolated closed thoracic trauma. Its discovery with the waning of chest trauma should push investigations with the aim to understand not only the constitution of this aeric effusion but also adapt adequate therapeutic strategy.
    Observation. In the purpose to underline the diagnostic, therapeutic, and evolutionary features by the way with a review of the literature of the pneumorachis authors bring back the case of a male patient aged of 54 years, smoking and alcoholic that was victim of an aggression by throw of stone on the thoracic partition having caused a thoracic traumatism to closed glottis. The radiological results had put in multiple aeric outpouring in thorax of which a pneumorachis. A bronchial fibroscopie made in emergency had come back without anomaly. The treatement consisted to drainage of a pneumothorax associated to clinical and radiological surveillance of the pneumorachis. The evolution was favorable after 4 months.
    Conclusion. The presence of a pneumorachis following a closed chest trauma witnessed the severity of the trauma. Its discovery in a trauma patient has to push the investigations in finding out other lesions that could explain the formation of the gas collection. The treatment is that the causal lesion.

    KEYWORDS: Thoracic traumatism, pneumorachis, emergency


    RÉSUMÉ

    Introduction. La présence d’un pneumorachis chez un traumatisé thoracique est toujours témoin de la gravité du traumatisme. Il est le plus souvent associé à un traumatisme rachidien, rarement secondaire à un traumatisme thoracique fermé isolé. Sa découverte au décours d’un traumatisme thoracique doit faire pousser les investigations dans l’objectif de comprendre non seulement la constitution de cet épanchement aérique mais aussi adapter une stratégie thérapeutique adéquate.
    Observation. Dans le but de souligner les caractéristiques diagnostiques, thérapeutiques, et évolutives avec une revue de la littérature à propos du pneumorachis, les auteurs rapportent le cas d’un patient de sexe masculin âgé de 54 ans, alcoolo-tabagique qui a été victime d’une agression par jet de pierre sur la paroi thoracique ayant occasionné un traumatisme thoracique à glotte fermée. Le bilan radiologique avait mis en évidence des multiples épanchements aériques thoraciques dont un pneumorachis. Une fibroscopie bronchique faite en urgence était revenue sans anomalie. La prise en charge consistait à un drainage d’un pneumothorax associé à une surveillance clinique et radiologique du pneumorachis. L’évolution était favorable après 4 mois.
    Conclusion. La présence d’un pneumorachis suite à un traumatisme thoracique fermé est témoin de la gravité du traumatisme. Sa découverte chez un patient traumatisé doit faire pousser les investigations à la recherche d’autres lésions, pouvant expliquer la constitution de cette collection gazeuse. Le traitement est celui de la lésion causale.

    MOTS CLES: Traumatisme, thorax, pneumorachis, urgence

     

    INTRODUCTION

    La présence d’air dans le canal rachidien ou pneumomyélogramme ou  pneumorachis est essentiellement rapportée comme complication d’un geste neurochirurgical, d’une anesthésie péridurale ou comme manifestation d’un abcès épidural. La présence d’un pneumorachis chez un traumatisé thoracique est toujours témoin de la gravité du traumatisme. Il est le plus souvent associé à un traumatisme rachidien, rarement secondaire à un traumatisme thoracique fermé isolé [1, 2]. Sa découverte au décours  d’un traumatisme thoracique doit faire pousser les investigations dans l’objectif de comprendre non seulement la constitution de cet épanchement aérique mais aussi adapter une stratégie thérapeutique adéquate.

    Les auteurs rapportent l’observation d’un patient ayant un pneumorachis suite à un traumatisme thoracique fermé. 

    OBSERVATION

    Mr M. âgé de 54 ans admis aux urgences suite à une agression par jet de pierre sur la paroi thoracique ayant occasionné un traumatisme thoracique à glotte fermée. Dans ses antécédents on notait une notion d’alcoolisme et de tabagisme chronique en raison de 40 PA (paquet - année).
    La pression artérielle était à 120/70 mmHg, la fréquence cardiaque à 81 b/min et la SpO2 à 94 % sous 3 l/min d’oxygène administrés par une sonde nasale. Il y avait des ecchymoses  au niveau de la paroi thoracique gauche associées à un important emphysème sous cutané cervicothoracique sans plaie thoracique ou cervicale évidente (Figure 1).

    L’ECG montrait un rythme sinusal, sans trouble, de la conduction ou  de la repolarisation. La radiographie pulmonaire montrait un hemopneumothorax gauche de moyenne abondance et des fractures des arcs costaux postérieurs des 5ième  et 6ième  côtes (Figure 2).

    Une exploration tomodensitométrique  thoracique réalisée en urgence, montrait un foyer de contusion parenchymateuse lobaire supérieure gauche avec une pneumatocèle, confirme l’existence d’un important pneumomédiastin, objective de l’air accumulé dans  le canal rachidien ou pneumorachis et dans le tissus cellulograisseux sous cutané (Figure 3-A et B).

    Par ailleurs les images de reconstruction centrées sur le rachis n’ont pas mis en évidences des lésions rachidiennes. La fibroscopie bronchique ne montrait aucune brèche causale. La prise en charge initiale a consisté en une oxygénothérapie par masque à haute concentration, un traitement antalgique et le drainage d’un hémopneumothorax gauche. Le traitement symptomatique était poursuivi et l’évolution ultérieure était marquée par une nette amélioration clinique avec un bon retour du poumon à la paroi à la radiographie thoracique de contrôle (Figure 4). Le patient est déclaré sortant après 72h de surveillance. Revu en consultation une semaine, puis 4 mois après, nous n’avons pas notés des symptômes neurologiques et la radiographie thoracique était satisfaisante.

    DISCUSSION

    La pénétration d’air en intracanalaire  rachidien ou pneumorachis peut être rattachée à plusieurs étiologies dont les plus fréquentes sont d’origine iatrogène [3].
    L’origine traumatique est très rare, le plus souvent après un traumatisme thoracique ouvert [4] ou fermé [3], après fracture de la base du crâne ou après un traumatisme médullaire direct [3, 5-8]. Ainsi devant un traumatisme thoracique avec pneumorachis il est essentiel de comprendre son mécanisme afin d’adapter une stratégie thérapeutique.

    Le mécanisme lésionnel le plus rapporté est celui d’un traumatisme thoracique grave  avec des lésions sévères du rachis qui seraient à l’origine du pneumorachis. L’air provenant de l’espace pleural pénètre dans l’espace péridural, grâce aux  plaies de la plèvre pariétale et des méninges, causées par une fracture  rachidienne [3]. Des cas de pneumorachis  par extension d’une pneumocéphalie secondaire à un traumatisme craniofacial avec fracture de la base du crâne ou des sinus paranasaux ont été décrit dans la littérature [9-11].

    Dans le cas précis de notre patient nous avons suspecté une augmentation brutale de la pression alvéolaire avec rupture des alvéoles pulmonaires et migration d’air le long des axes bronchovasculaires jusqu’au médiastin. L’air accumulé dans le médiastin finit par disséquer la plèvre médiastinale de l’aorte et la plèvre pariétale du rachis pour pénétrer dans l’espace épidural par les trous de conjugaison. 
    La présence de l’air dans le canal rachidien est rarement en lui-même responsable d’une symptomatologie neurologique. Le diagnostic d’un pneumorachis est avant tout scannographique, de découverte fortuite le plus souvent devant un scanner thoracique
    réalisé dans le cadre d’un bilan lésionnel d’un traumatisme thoracique et ou rachidien.  Le scanner thoracique grâce à son excellent pouvoir de résolution en contraste, identifie les clartés aériques même minimes, qui siège à l’intérieur du canal rachidien disséquant les méninges.

    La fibroscopie bronchique et ou œsophagienne doit s’attacher à chercher la présence d’une lésion trachéobronchique ou oesophagienne, d’autant plus que le pneumorachis est associé à un emphysème médiastinal ou à un pneumothorax uni ou bilatéral. Le pneumorachis se résorbe lentement sur plusieurs jours. Il faut savoir que le traitement du pneumorachis est celui de son étiologie.
    Le plus souvent, comme c’est le cas dans notre observation, le pneumorachis a un caractère bénin et ne nécessite pas de traitement spécifique en dehors du drainage d’un éventuel pneumothorax associé. 

    CONCLUSION

    La présence d’un pneumorachis suite à un traumatisme thoracique fermé est témoin de la gravité du traumatisme. Sa découverte chez un patient traumatisé doit faire pousser les investigations à la recherche d’autres lésions, pouvant expliquer la constitution de cette collection gazeuse. Le traitement est celui de la lésion causale.

    CONFLIT D’INTERÊTS

    Les auteurs ne déclarent pas de conflit d’intérêt.

    REFERENCES

    1. Delval O, Fossati P, Tailboux L, et al. Air épidural après traumatisme fermé du thorax. J Radiol. 1998; 79:566–8.

    2. Hwang WC, Kim HC. CT demonstration of spinal epidural air after chest trauma. EurRadiol 2000; 10:396–7.

    3. HarandouM, Khatouf M.  Le pneumorachis: complication rare du traumatisme thoracique fermé. Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation. 2005; 24 : 421–424

    4. Scaldione CJ, Wagle W. Intraspinal air: an unusual manifestation of blunt chest trauma. Clin Imaging. 1990 ;14: 59- 60.

    5. Cayli SR, Kocak A, Kutlu R, et al. Spinal pneumorrhachis. Br J Neurosurg. 2003; 17 (1):72 - 4.

    6. Gordon IJ, Hardman DR. The traumatic pneumomyelogram: a previously undescribed entity. Neuroradiology 1977 ; 13(2): 107- 8

    7. Inamasu J, Nakamura Y, Saito R, et al. Air in the spinal canal after skull base fracture. Am J Emerg med 2002 ; 20(1): 64 - 5.

    8. Silver SF, Nadel HR, Flodmark O. Pneumorrhachis after jejunal entrapment caused by a fracture dislocation of the lumbar spine. AJR Am J Roentgenol 1988 ;150: 1129- 30.

    9. Ristagno RL, Hiratzka FL, Rost RC. An unusual case of pneumorrhachis following resection of lung carcinoma. Chest 2002 ; 121:1712–4.

    10. Cayli SR, Kocak A, Kutlu R, et al. Spinal pneumorrhachis. Br J Neurosurg 2003 ;17:72–4.

    11. Newbold RG,Wiener MD, Vogler JB, et al. Traumatic pneumorrhachis. AJR Am J Roentgenol 1987 ;148:615-6.

     

    FIGURES

     

     

     

    REFERENCES

    1. Delval O, Fossati P, Tailboux L, et al. Air épidural après traumatisme fermé du thorax. J Radiol. 1998; 79:566–8.

    2. Hwang WC, Kim HC. CT demonstration of spinal epidural air after chest trauma. EurRadiol 2000; 10:396–7.

    3. HarandouM, Khatouf M.  Le pneumorachis: complication rare du traumatisme thoracique fermé. Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation. 2005; 24 : 421–424

    4. Scaldione CJ, Wagle W. Intraspinal air: an unusual manifestation of blunt chest trauma. Clin Imaging. 1990 ;14: 59- 60.

    5. Cayli SR, Kocak A, Kutlu R, et al. Spinal pneumorrhachis. Br J Neurosurg. 2003; 17 (1):72 - 4.

    6. Gordon IJ, Hardman DR. The traumatic pneumomyelogram: a previously undescribed entity. Neuroradiology 1977 ; 13(2): 107- 8

    7. Inamasu J, Nakamura Y, Saito R, et al. Air in the spinal canal after skull base fracture. Am J Emerg med 2002 ; 20(1): 64 - 5.

    8. Silver SF, Nadel HR, Flodmark O. Pneumorrhachis after jejunal entrapment caused by a fracture dislocation of the lumbar spine. AJR Am J Roentgenol 1988 ;150: 1129- 30.

    9. Ristagno RL, Hiratzka FL, Rost RC. An unusual case of pneumorrhachis following resection of lung carcinoma. Chest 2002 ; 121:1712–4.

    10. Cayli SR, Kocak A, Kutlu R, et al. Spinal pneumorrhachis. Br J Neurosurg 2003 ;17:72–4.

    11. Newbold RG,Wiener MD, Vogler JB, et al. Traumatic pneumorrhachis. AJR Am J Roentgenol 1987 ;148:615-6.

     

    ARTICLE INFO


    DOI: 10.12699/jfvp.6.18.2015.29

    Conflict of Interest
    Non

    Date of manuscript receiving
    21/1/2015

    Date of publication after correction
    15/6/2015

    Article citation 

    Rabiou S, Lakranbi M, Ghalimi J, Issoufou I, Sanoussi S, Ouadnouni Y, Smahi 
    M. Pneumorachis following a closed thoracic traumatism. J Func Vent Pulm 2015;18(6):29-32.