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  • ORIGINAL RESEARCH - JOURNAL OF FUNCTIONAL VENTILATION AND PULMONOLOGY. VOLUME 5 - ISSUE 15.2014

    Last Updated: 29/08/2018

    Augmentation de l’incidence du cancer bronchopulmonaire chez les patients fumeurs ayant présenté une infection respiratoire basse: mythe ou réalité?
    Increase of lung cancer incidence in smoker patients with lower respiratory tract infection: myth or reality
    E. Fontaine 1, N. Baroux 2, S. Gervolino 3, S. Birolleau 3

    1: Médecin Généraliste. Nouvelle – Calédonie
    2: Institut Pasteur de Nouvelle – Calédonie
    3: Centre Hospitalier Gaston Bourret de Nouméa. Nouvelle – Calédonie

    Corresponding author
    Dr. Sophie BIROLLEAU
    Service de Pneumologie Centre Hospitalier Gaston Bourret de Nouméa. Nouvelle – Calédonie
    E-mail: birolleau@yahoo.fr

    DOI: 10.12699/jfvp.5.15.5.2014.20

     

    ABSTRACT

    Although no study has specifically evaluated the impact of lung cancer (LC) discovered during an lower respiratory tract infection in a smoker or former smoker of more than 20 pack-years (PY), the lower respiratory tract infection (LRI) is considered as being an opportunity to diagnose an underlying cancer.

    The aim of this retrospective epidemiological study is to compare the percentage of lung cancer diagnosed in the general population of smokers (about 11%) and that detected during LRI in smoker patients, more than 40 PY. To do this, we included 100 smokers, aged more than 50 years who experienced RLI in New Caledonia between 1993 and 2010. All data were entered on a document "Workbook" Open Office version 3.3 software. Data was analyzed using software Stata (USA). The confidence interval of 95% (CI95) of the proportion of LC following the diagnosis of LRI was calculated on Mid-P Exact using Open Epi. Our study, consisting of an initial sample of 100 patients, identified 4 LC among 66 follow-up patients. This corresponds to an incidence of 6% (95% CI [1.95% - 13.97%]). Comparing this proportion to that known LC diagnosed in the general population of smokers (estimated at 11%), there was no significant difference.

    The results do not allow to give off the tendency of more diagnoses of LC, even with a sub-population reputed to be at risk. However, the sample size does not allow to be affirmative and answer without ambiguous to the given question, which therefore remains open to debate.

    KEYWORDS: Lung cancer, smokers, former smokers, lower respiratory infection

    RESUME

    Bien qu’aucune étude n’ait spécifiquement évalué l’incidence du cancer broncho-pulmonaire (KBP) découvert à l’occasion d’une infection respiratoire basse chez un fumeur ou ex-fumeur de plus de 20 paquets-années (PA), l’infection respiratoire basse (IRB) est considérée comme pouvant être l’occasion de diagnostiquer un cancer sous-jacent.

    Le but de cette étude épidémiologique rétrospective est de comparer le pourcentage de cancers bronchiques diagnostiqués dans la population générale des fumeurs (environ 11%) à celui des cancers dépistés au décours d’une IRB chez des patients fumeurs, de plus de 40 PA. Pour ce faire, nous avons inclus 100 fumeurs de plus de 50 ans ayant présenté une IRB en Nouvelle-Calédonie entre 1993 et 2010. Toutes les données ont été saisies sur un document « Classeur » du logiciel Open Office version 3.3. Les données ont été analysées à l'aide du logiciel Stata (USA). L'intervalle de confiance à 95% (IC95) de la proportion de KBP diagnostiqués au décours de l'IRB a été calculé selon la méthode Mid-P Exact, à l'aide du logiciel Open Epi.

    Notre étude, constituée d’un échantillon initial de 100 patients, a permis d’identifier 4 KBP parmi 66 patients suivis. Ceci correspond à une incidence de 6% (IC95% [1,95% - 13,97%]). En comparant cette proportion à celle connue de KBP diagnostiqués dans la population des fumeurs en général (estimée à 11%), il n’y a pas de différence significative.

    Les résultats ne permettent pas de dégager une tendance à plus de diagnostics de KBP, même en sélectionnant une souspopulation réputée comme à risque. Néanmoins, la taille de l’échantillon ne permet pas d’être affirmatif et de répondre sans ambiguïté à la question posée, qui reste donc encore à débattre.

    MOTS CLES: Cancer broncho-pulmonaire, fumeurs, ex-fumeurs, infection respiratoire basse

     

    INTRODUCTION

    Chaque fumeur est à haut risque de développer une maladie grave, comme le cancer du poumon. En parallèle, et comme par paradoxe, aucune tentative de dépistage de masse du cancer broncho-pulmonaire (KBP) n’a établi de modèle efficient permettant l’allongement de la durée de vie des patients. Le clinicien continue donc à évaluer au cas par cas, en fonction des recommandations émises par les groupes d’experts, et des parcours de santé de ses patients fumeurs, le risque de survenue d’un cancer bronchopulmonaire estimé à 1/10, en moyenne.

    Bien qu’aucune étude n’ait spécifiquement évalué l’incidence du cancer broncho-pulmonaire découvert à l’occasion d’une IRB chez un fumeur ou ex-fumeur de plus de 20 paquets-années (PA), l’infection respiratoire basse (IRB) est considérée comme pouvant être l’occasion de diagnostiquer un cancer sousjacent.

    Le but de cette étude est de comparer le pourcentage de cancers bronchiques diagnostiqués dans la population générale des fumeurs (environ 11%) [1] à celui des cancers dépistés au décours d’une IRB chez des patients fumeurs, de plus de 40 PA.


    RATIONNEL DE L’ETUDE

    D’une manière générale, tout médecin prenant en charge une pneumonie aiguë communautaire (PAC) s’assure de la guérison de l’épisode aigu : la 15è conférence de consensus de thérapeutique anti-infectieuse [2] recommande un contrôle radiologique à 2 mois afin de ne pas passer à côté d’un cancer bronchopulmonaire.

    En ce qui concerne spécifiquement les patients fumeurs, les recommandations sont multiples: l’HAS (Haute Autorité de Santé) préconise une surveillance à 6 semaines en cas de symptômes ou de signes physiques persistants, et chez les patients à risque de malignité (fumeurs, patients de plus de 50 ans) [grade B]. Certains auteurs proposent des examens complémentaires poussés : endoscopie bronchique chez le fumeur devant toute pneumopathie persistante [3]; ou scanner thoracique pour les populations considérées comme à risque (fumeurs de plus de 40 ans, par exemple).

    Les PAC devant retenir l’attention des cliniciens sont: la pneumopathie non résolutive malgré une antibiothérapie bien conduite [4-6], la pneumopathie récidivante, en particulier lorsqu'elle concerne le même territoire [7], a pneumopathie avec persistance de crachats hémoptoïques ou d'anomalies radiologiques (image excavée, épanchement pleural, image d'aspect rétractile) [8]. Mais ces conseils reposent en fait sur peu de données chiffrées quant au taux de KBP découvert dans les suites d'une IRB chez les fumeurs. En pratique, ce suivi permet-il effectivement de diagnostiquer des KBP ? Permet-il de mieux prendre en charge les patients fumeurs ?

    Nous avons voulu connaître le nombre de KBP découverts effectivement au décours d’une IRB chez des patients fumeurs, ayant cumulé au moins 20 PA afin de le comparer au nombre de cancers retrouvés dans la population fumeuse globale.


    MATERIEL ET METHODE

    Le but de cette étude est de comparer le pourcentage de cancers bronchiques diagnostiqués dans la population générale des fumeurs (environ 11%) [1] à celui des cancers dépistés au décours d’une IRB chez des patients fumeurs.

    Matériel
    Critères d'inclusion
    Caractéristiques générales
    Les dossiers des patients inclus sont issus d'une liste de dossiers du CHT obtenue en recherchant dans la base de données des archives avec le mot-clé « infection respiratoire » et ses dérivés. Les dossiers ont été étudiés un par un dans l'ordre de la liste, avec inclusion progressive des patients correspondant aux critères d'inclusion, jusqu'à 100 cas. Parmi ces patients, aucune distinction de sexe, d'origine géographique ni de milieu socio-économique n'a été faite.

    Age
    Les patients inclus ont tous au moins 50 ans au moment où l’IRB est diagnostiquée. L’âge médian des patients lors du diagnostic de KBP est de 67 ans chez l’homme, et de 68 ans chez la femme, mais on observe un infléchissement des courbes d’incidence avec augmentation de la pente aux alentours de 50 ans (Figure 1). L'autre raison pour laquelle nous avons choisi une population de plus de 50 ans était la recherche de la réduction du biais pouvant découler d’une consommation conjointe de cannabis, très en vogue actuellement chez les moins de 40 ans en Nouvelle – Calédonie et qui est un facteur de risque du KBP (risque relatif pouvant aller jusqu'à 5,7) [9, 10]. La population calédonienne des plus de 50 ans a peu été exposée à cet usage.

    Tabagisme
    Tous les patients inclus devaient être fumeurs ou ex- fumeurs au moment du diagnostic de l'IRB. Les dossiers ne spécifiaient pas tous de manière précise la consommation totale de tabac. Lorsque la quantification était disponible, l'unité utilisée était le paquet-année (PA): (paquet de 20 cigarettes/jour pendant un an x nombre d’années de tabagisme actif) [11, 12]. Nous avons inclus les patients sevrés, quelle que soit l’ancienneté de leur sevrage, la survenue de cancer ayant été rapportée jusqu’à 40 ans après le sevrage. 

    L'IRB
    Nous avons retenu 3 types d'IRB: les pneumopathies franches lobaires aiguës (PFLA) communautaires, avec ou sans réaction pleurale associée, les pleuropneumopathies, les abcès pulmonaires. L'infection devait être objectivée par un examen d'imagerie pulmonaire: RP ou TDM thoracique [2]. Nous avons retenu les patients ayant présenté une IRB d’origine bactérienne, documentée ou non.

    Critères d'exclusion
    + Antécédents connus de néoplasie.
    + IRB ancienne.
    + Antécédents de tuberculose pulmonaire.
    + Hospitalisation dans les semaines précédant l'IRB afin d'éviter les IRB nosocomiales.
    + Patients grabataires ou avec état général altéré.
    + Perdus de vue.

    Travailler sur les dossiers de patients hospitalisés apportet-il un biais ?
    Les recommandations HAS actuelles permettent d'évaluer le type de prise en charge thérapeutique pour les patients présentant une PAC, les hospitalisations étant réservées aux patients présentant des critères de gravité [2, 5, 13]. L’inclusion exclusive de patients hospitalisés pouvait augmenter la proportion de KBP en incluant des patients plus graves, altérés par la présence d’une pathologie sous-jacente, cancéreuse notamment.

    Mais pour des raisons pratiques, il était plus facile de travailler sur des dossiers centralisés, et surtout disposant des résultats des examens complémentaires. Les critères d'hospitalisation en Nouvelle-Calédonie ne sont d’ailleurs pas systématiquement des critères de gravité: il peut s'agir de critères sociaux, ou géographiques. Le biais n'est donc pas écarté, mais non quantifiable.

    Méthode
    Design de l'étude
    Il s'agit d'une étude épidémiologique rétrospective. La population cible était la population des fumeurs de plus de 50 ans ayant présenté une IRB en Nouvelle-Calédonie entre 1993 et 2010. La population source sur laquelle l'étude a été réalisée était constituée des patients fumeurs de plus de 50 ans ayant présenté une IRB en Nouvelle-Calédonie entre 1993 et 2010, et hospitalisé au CHT de Nouméa.

    Mise en place de l'étude
    Les 100 dossiers sélectionnés sont issus d'une liste établie grâce à la base de données des dossiers du CHT. Cette liste a été obtenue en utilisant la cotation établie à l'issue de chaque hospitalisation pour chaque patient. Nous avons choisis les mots-clés en rapport avec les infections respiratoires: « pneumopathie sans précision », « bronchite aiguë sans précision », « bronchopneumopathie sans précision », « pneumopathie à (germe) », « autres pneumopathies bactériennes », « pneumopathie lobaire sans précision », « autre pneumopathie bactérienne ».

    La liste initiale obtenue comprenant plus de 2 300 dossiers. Une première sélection par l'âge a été effectuée afin de retenir les patients de plus de 50 ans, puis une deuxième pour retenir les patients répondant aux critères d’inclusion, jusqu'à obtenir 100 dossiers. La majorité des dossiers retenus est issue des archives du service de pneumologie et de médecine interne. Il y a ensuite une proportion comparable des autres services de médecine et de chirurgie.

    Méthodologie statistique
    Dans les résultats de l'étude, les variables catégorielles sont calculées avec exclusion des données manquantes, et exprimées en pourcentages (proportions). Les variables continues sont décrites par la médiane avec mention du minimum et du maximum.

    Toutes les données ont été saisies sur un document « Classeur » du logiciel Open Office version 3.3. Les données ont été analysées à l'aide du logiciel Stata (version 2011 software : StataCrop, College Station, TX, USA). L'intervalle de confiance à 95% (IC95) de la proportion de KBP diagnostiqués au décours de l'IRB a été calculé selon la méthode Mid-P Exact [14, 15], à l'aide du logiciel Open Epi [16].
    L'intervalle de confiance à 95% (IC95) de la proportion de KBP diagnostiqués au décours de l'IRB a été calculé selon la méthode Mid-P Exact [14, 15], à l'aide du logiciel Open Epi [16].

    RESULTATS

    Caractéristiques de l'échantillon global (Figure 2)

    Caractéristiques démographiques
    L'échantillon de 100 patients était constitué de 85 hommes (85%) et de 15 femmes (15%). L'âge médian était de 66 ans, avec un minimum à 50 ans et un maximum à 91.

    Caractéristiques de la consommation tabagique
    Parmi les 100 patients, 65 étaient encore fumeurs au moment de l'infection. La consommation n'était pas connue pour 35% (n= 23) d'entre eux. Parmi les 65% (n= 42) pour lesquelles la consommation était connue, 24% (n=10) avaient une consommation inférieure à 40 PA et 76% (n= 32) avaient une consommation supérieure ou égale à 40 PA.

    Pour les 35% (n= 35) sevrés au moment de leur IRB, on comptait 57% de données manquantes (n= 20). Parmi les 43% (n= 15) pour lesquelles la consommation était connue, 33% (n= 5) avaient une consommation inférieure à 40 PA et 67% (n= 10) avaient une consommation supérieure ou égale à 40 PA. La durée de sevrage allait de 1 à 50 ans, avec 9 patients pour lesquels cette durée n'était pas connue.

    Imagerie réalisée lors de l'admission au CHT
    Parmi les 100 patients, 94 patients ont bénéficié d'une radiographie pulmonaire (RP), et 6 d'une TDM thoracique.

    Type d'infection respiratoire basse (IRB)
    Sur les 100 patients, 88% ont présenté une pneumopathie franche lobaire aigüe (PFLA), 9% une pleuropneumopathie et 3% un abcès pulmonaire (Figure 3). 

    Résultats bactériologiques (Figure 4)
    Les examens bactériologiques se sont révélés négatifs pour 71 patients. Les germes identifiés chez les 29 patients (29%) avec des résultats bactériologiques positifs sont: le S. pneumoniae (n= 15), l'H. influenzae (n= 6), des bacilles gram négatif (BGN) (n= 5), le S. aureus (n= 1) et autres germes (n= 2). Aucune coinfection n'a été retrouvée.

    Suivis au décours (dans les 2 mois suivant l'IRB)
    66% des patients (n= 66) ont bénéficié d'un suivi au décours de l'IRB, avec imagerie de contrôle.
    Caractéristiques des patients suivis
    Description (Figure 5).
    Caractéristiques démographiques
    Il y avait 57 hommes (86%) et 9 femmes (14%).
    L'âge médian était de 61,5 ans avec un minimum à 51,25 ans et un maximum à 90,33 ans.

    Exposition tabagique
    Parmi les 66 patients suivis, 60% (n= 40) étaient encore fumeurs au moment de l'IRB. Les données manquantes concernaient 30% (n= 12) d'entre eux. Parmi les 70% (n= 28) pour lesquels la consommation était connue, 21% (n= 6) consommaient moins de 40 PA et 79% (n= 22) consommaient 40 PA ou plus.

    Parmi les 40% (n= 26) patients sevrés, les données manquantes concernaient 46% (n= 12) patients.

    Parmi les 54% (n= 14) pour lesquelles la consommation était connue, 29% (n= 4) avaient consommé moins de 40 PA pendant leur période de tabagisme, et 71% (n= 10) avaient consommé 40 PA ou plus.

    Type d'IRB (Figure 6)
    Parmi les 66 patients, 89,5% (n= 59) ont présenté une PFLA, 9% (n= 6) ont présenté une pleuropneumopathie, et 1,5% (n= 1) a présenté un abcès pulmonaire.

    Image de contrôle réalisée lors du suivi
    Lors du suivi au décours de la phase aiguë, 79% patients (n= 52) ont bénéficié d'une RP et les 21% autres (n= 14) d'une TDM.

    Résultats de l'image de contrôle (Figure 7)
    Pour 44% patients (n= 29), l'image du contrôle s'était normalisée. Les 66% autres (n= 37) présentaient encore une anomalie soit persistante et en cours de régression, soit nouvelle.

    Proportion des KBP diagnostiqués lors du suivi au décours de l'IRB (Figure 8). Parmi les 66 patients suivis, 4 KBP ont été diagnostiqués, soit 6% (IC95% [1,95% - 13,97%]). Ces 4 patients étaient 3 hommes et 1 femme, âgés de 57 à 73 ans. Seul 1 des 4 patients était sevré du tabac au moment de son infection. Tous ces patients ont présenté une PFLA diagnostiquée par RP à l'admission à l'hôpital. Lors du contrôle, 3 des 4 patients ont bénéficié d'une imagerie ( RT: n= 3 ; TDM: n= 1) de contrôle qui toutes montraient des anomalies persistantes. Ce suivi a permis le diagnostic du KBP au bout de 3 semaines (n= 1), et au bout de 4 (n= 3). Pour tous ces 4 patients, le KBP se situait dans le foyer de PFLA.


    DISCUSSION

    Notre étude, constituée d’un échantillon initial de 100 patients, a permis d’identifier 4 KBP parmi 66 patients suivis. Ceci correspond à une incidence de 6% (IC95% [1,95% - 13,97%]). En comparant cette proportion à celle connue de KBP diagnostiqués dans la population des fumeurs en général (estimée à 11%), il n’y a pas de différence significative. Ceci interroge les recommandations actuelles préconisées, non fondées sur des études visant spécifiquement les patients fumeurs atteints d’IRB.

    Comparaison des résultats de notre étude avec les résultats issus de la littérature
    D'autres études ont cependant évalué la proportion de KBP chez des patients ayant présenté une IRB. Mais ces populations étaient différentes en plusieurs points de la nôtre. 2 études américaines (l'une portant sur la population des vétérans du Texas [17] et l'autre sur celle des vétérans de Virginie [18]) et une étude finnoise de Sulkava et Pettersson [19]. Ont retrouvé respectivement 9,2%, 2,8% et 2,3% KBP. L'étude texane porte sur des patients âgés de 65 ans et plus. Dans l'étude de Virginie, aucune mention n'est faite de l'âge des patients inclus, mais la moyenne d'âge des patients ayant présenté un KBP est de 63,7 ans.

    L'étude finnoise inclut tous les patients hospitalisés à partir de 15 ans, avec une médiane d'âge de 57,5 ans, donc un peu plus jeune que celle de notre échantillon.

    Les 2 études portant sur les vétérans ont un sexe ratio évidemment très en faveur d’une population masculine (98% et 100%). Dans notre étude, le sexeratio est de 86% d’hommes et 14% de femmes. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'étude porte sur des patients ayant commencé à fumer à une époque où les femmes étaient encore peu fumeuses.

    Par ailleurs, dans les 3 études présentées, le statut tabagique n'est pas un critère discriminant pour l'inclusion. La seule IRB étudiée est la PFLA, quelle qu'en soit l'étiologie. Il s'agit donc plus d'études portant sur la proportion de KBP diagnostiqués chez des patients hospitalisés pour PFLA, qu’ils soient fumeurs ou non. Ceci constitue une différence fondamentale avec notre étude qui a pour but d'étudier spécifiquement cette proportion dans une population exclusive de fumeurs (sevrés ou actifs au moment de l'infection).

    Les auteurs de ces études insistent logiquement sur la nécessité d'un suivi des patients au décours d'un IRB, afin de ne pas méconnaître un KBP sous-jacent, étant donné que leurs patients sont par définition peu à risque, ou à risque non connu, donc peut-être mésestimé par les médecins en charge du suivi. Dans les cas des patients que nous avons inclus, la vigilance est d’emblée requise compte-tenu du statut tabagique conférant au patient une forte présomption de KBP.

    Trois autres études (TJ Marrie [20], Woodhead et al. [21], et Holmberg et al. [22]) ont étudié la relation entre IRB, en l’occurrence la PFLA et KBP. Ces 3 études ont des échantillons de grande taille (supérieurs à 1000 patients), et des patients inclus à partir de l'âge de 15 ans. Dans l'étude de Marrie et al. [20], 79% des patients ont plus de 40 ans. La médiane d'âge de l'étude de Holmberg et al. [22] est de 66 ans, donc comparable à la nôtre, mais avec une grande différence au niveau des valeurs extrêmes (15 à 97 ans). Mais, le statut tabagique n'était pas un critère discriminant à l'inclusion.

    Dans l'étude de Marrie et al. [20], la proportion de KBP diagnostiqués est de 1,97%, comprenant des patients dont le KBP était connu à l'inclusion. En recalculant la proportion de KBP diagnostiqués lors du suivi, la proportion passe à 0,71%. Cette différence avec les résultats de notre étude peut s’expliquer par le recrutement des patients, dont une certaine proportion ne présentait pas un facteur de risque élevé de KBP en raison de leur jeune par l'âge ou de leur non consommation de tabac.

    Dans l'étude de Woodhead et al [21], la proportion de KBP retrouvée était de 1,7%. Ce résultat peut être expliqué par l'absence de facteur majorant la probabilité de KBP chez certains des patients inclus. Par ailleurs, une trentaine de patients présentaient une PFLA d'origine virale. Or, la grande majorité des infections sur terrain de néoplasie est d'origine bactérienne [4]. L'inclusion de patients atteints de PFLA d'origine virale peut contribuer à diminuer l’incidence de KBP découverts.

    Dans l'étude de Holmberg et al. [22], la proportion de KBP diagnostiqués est de 1,28%. Cette faible proportion par rapport à celle retrouvée dans notre étude peut, elle aussi, être expliquée par les caractéristiques de la population incluse.

    Comparaison avec les 2 articles traitant du lien entre KBP et abcès pulmonaire
    L'article de Khurana et al. [23] est une présentation d'un cas clinique. Il rapporte le cas d'une patiente de 60 ans fumeuse, qui présente un abcès pulmonaire qui se révèle finalement être un KBP. Les données chiffrées dans cet article concernent le carcinome épidermoïde qui, selon les auteurs, représente 30% des KBP, et qui, toujours selon les auteurs, présentent une cavitation dans 80% des cas pouvant simuler un abcès pulmonaire.

    L'étude de MR Chandhuri [24] vise à évaluer la proportion de KBP cavitaires parmi des KBP primitifs connus. La proportion de KBP cavitaires est de 16%.

    L'âge moyen des patients concernés est de 58,45 ans, et ils sont décrits par l'auteur comme « de gros fumeurs ». Dans ces 2 articles, il est plus question de la présentation du KBP évocatrice d'abcès pulmonaire que de la découverte de KBP. Dans notre étude, aucun KBP n’a été révélé par un abcès pulmonaire : les diagnostics ont tous été posés au décours d’une PFLA. Notre échantillon de 66 patients suivis ne comportant qu’un abcès pulmonaire ne pouvait pas conclure sur ce point.

    En conclusion
    Aucune étude citée ne porte sur une population strictement comparable à la nôtre, et les méthodologies diffèrent d'une étude à l'autre. Il est donc difficile d’en comparer les résultats. On retrouve donc des proportions de de KBP complètement différentes selon les études, parfois comparable aux nôtres, et parfois complètement différentes.

    Comparaison avec les données retrouvées dans la littérature
    Dans la littérature, l'incidence du KBP varie en fonction de la population étudiée. Il faut noter que les sources citant cette incidence sont assez rares.

    La proportion de 11% est citée par Dautzenberg B. [1] et par Taytard A. [25]. Elle concerne la population générale des fumeurs dans le monde. Celle-ci est encore différente de la nôtre. Le critère du tabagisme est bien commun, mais notre étude cible une souspopulation de fumeurs (les fumeurs de plus de 50 ans ayant présenté une IRB au CHT de Nouméa, Nouvelle-Calédonie, entre 1993 et 2010). Malgré cela, la proportion citée fait partie de notre IC95%. On ne retrouve donc pas de différence significative entre la proportion de KBP diagnostiqués chez les fumeurs de plus de 50 ans ayant présenté une IRB, et celle de la population générale des fumeurs.

    Mairovitz et al.[26] parlent d'une proportion de KBP de 7% dans la population française.

    Dans ce cas, la population est encore plus large que la nôtre puisqu'il s'agit de l’ensemble de la population française, sans distinction d'âge, de tabagisme, ou d'aucun autre critère particulier. Il semble donc logique que le chiffre soit moindre, bien que non différence significativement différent de notre résultat.

    Enfin, l'antenne française de la British American Tobacco [27] parle d'une proportion de 10 à 15%, chez les « gros fumeurs » sans définition de ce qu'est un « gros fumeur ». On se retrouve donc ici avec des chiffres intéressant plutôt les valeurs hautes de notre IC 95% [1,95% – 13,97%], voire supérieurs à cet IC95%. Tableau de synthèse sur les comparaisons (Figure 9).

    LIMITES ET POINTS POSITIFS DE NOTRE ETUDE

    Limites
    Taille de l'échantillon
    La première et principale limite est la petite taille de l'échantillon. En effet, l’échantillon initial de 100 patients s’est ensuite réduit à 66 en raison des critères de suivi de l'IRB.

    L’absence de différence significative entre notre proportion de KBP et celles retrouvées dans la population mondiale ou dans certaines des autres études pourrait venir de la faible taille de notre échantillon et du manque de puissance de notre étude, ou pas.

    La méthodologie de l'étude
    La méthodologie adéquate recommandée pour évaluer si la proportion de KPB au décours d’une IRB est bien supérieure à celle de la population qui n’a pas eu d’IRB, aurait été un essai clinique, coûteux et difficile à mettre en place, ou à défaut : une étude de cohorte prospective ou rétrospective, également coûteuse et difficile à mettre en place.

    Un autre type d’étude aurait pu être réalisé: l’enquête cas-témoin. Ce type d’enquête est moins coûteux et les patients sont plus facilement identifiables. Dans ce cas, il aurait fallu inclure un groupe témoins constitué d’une population de patients fumeurs de plus de 50 ans, n’ayant pas eu d’IRB et d’évaluer la proportion de KPB dans ce groupe pour la comparer à notre proportion de KPB. Limités par des problèmes logistiques et confrontés à un manque de moyens, nous n’avons pû mettre en place ces études.

    Les données manquantes sur la consommation de tabac
    Ces données manquantes engendrent plus un manque de précision qu'une réelle limite, puisqu'elles ne remettent pas en cause notre critère d'inclusion lié au tabac. 

    Point positif
    Les patients de notre échantillon présentaient plus de critères cohérents par rapport à la question initiale posée.

    Notre échantillon était réduit, mais a permis d'obtenir une population plus représentative des patients dits à fort risque de KBP au décours d'une IRB : les patients fumeurs ou ancien fumeurs de plus de 50 ans ayant présenté une IRB bactérienne.

    Ceci rend notre résultat final plus à même d'apporter des éléments de réponse à la question initialement posée (tout en gardant à l'esprit que la puissance statistique du test reste diminuée par la taille de l'échantillon).


    CONCLUSION

    Le KBP et le tabagisme sont un problème de santé publique en France comme en Nouvelle-Calédonie. Il n'existe à ce jour aucune méthode de dépistage du KBP ayant fait la preuve de son efficacité, et ce dépistage n'est pas préconisé dans la population générale des fumeurs [28].

    De nombreux auteurs conseillent de surveiller les patients fumeurs qui présentent une IRB afin de ne pas méconnaître une KBP sous-jacent. Nous nous sommes posé la question de savoir s'il y avait réellement plus de diagnostics de KBP posés chez le patient fumeur au décours d'une IRB, que dans la population générale des fumeurs. Après analyse statistique des données recueillies, notre étude tend à montrer qu'il n'existe pas de différence significative entre la proportion de KBP diagnostiqués chez des patients fumeurs ayant présenté une IRB et la proportion de KBP diagnostiqués dans la population générale des fumeurs.

    Notre étude ne permet cependant pas d'apporter une réponse catégorique à la question posée : elle montre seulement que ce suivi pourrait ne pas s'avérer plus utile que le suivi de n’importe quel fumeur, ce qui ne se pratique pas et n’est pas rationnalisé. Pour affiner ce résultat, il faudrait toutefois une étude de plus grande ampleur avec un groupe témoin.

    Néanmoins, la survenue d’une IRB chez un patient fumeur est toujours l’occasion de débattre avec lui de l’intérêt de ne pas continuer à fumer, ce qui permet en soi de diminuer considérablement le risque ultérieur de KBP, et est une opportunité à ne surtout pas négliger.

    CONFLITS D’INTÉRÊTS

    Aucun.


    REFERENCES

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    ARTICLE INFO

    DOI: 10.12699/jfvp.5.15.5.2014.20

    Conflict of Interest
    Non

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    Date of publication after correction


    Article citation 
    Fontaine E, Baroux N, Gervolino S,Birolleau  S. Increase of lung cancer incidence in smoker patients with lower respiratory tract infection: myth or reality. J Func Vent Pulm 2014;