Acute idiopathic eosinophilic pneumonia
Pneumonie aigue idiopathique à éosinophile
Moussa Ounteini1,2, E. Devin1, A. Mehdaoui1, H. Mahmoud1
1: Service de Pneumologie et d’Oncologie thoracique, Hôpital d’Eure-Seine, 27015 Évreux Cedex, France
2: Service de Pneumologie, Hôpital National de Niamey, Niger
Corresponding author:
Moussa OUNTEINI
Service de Pneumologie et d’Oncologie Thoracique, Hôpital d’Eure-Seine, 27015 Évreux Cedex, France
E-mail: bopaka2@gmail.com
ABSTRACT
Acute idiopathic eosinophilic pneumonia (AIEP) is a rare disease. This is severe lung damage. The positive diagnosis is based on the sudden onset, respiratory signs with hypoxemia, pulmonary parenchymal infiltrates on chest imaging, but especially on peripheral hypereosinophilia and/or bronchial alveolar lavage (BAL), and the absence of infection or other known cause of eosinophilic lung disease. Acute idiopathic eosinophilic pneumonia is a diagnostic and therapeutic emergency. Corticosteroid therapy is effective with a favorable evolution .
KEYWORDS: Acute idiopathic eosinophilic pneumonia; Hypereosinophilia; BAL.
RÉSUMÉ
La pneumonie aigue idiopathique à éosinophile (PAIE) est une maladie rare. Il s’agit d’une atteinte pulmonaire sévère. Le diagnostic positif repose sur le début brutal, les signes respiratoires avec hypoxémie, les infiltrats parenchymateux pulmonaires à l’imagerie thoracique, mais surtout sur l’hyperéosinophilie périphérique et/ou sur le lavage broncho-alveolaire (LBA), et l’absence d’infection ou d’autre cause connue de maladie pulmonaire à éosinophiles. La pneumonie aigue idiopathique à éosinophile est une urgence diagnostic et thérapeutique. La corticothérapie est efficace avec une évolution favorable.
MOTS CLÉS: La pneumonie aigue idiopathique à éosinophile; Hyperéosinophilie; LBA.
INTRODUCTION
La pneumonie aigue idiopathique à éosinophiles (PAIE) est une maladie rare. Les pneumopathies à éosinophile sont classées en plusieurs types selon les étiologies (tableau 14,5). Le tableau clinique de la pneumopathie aigue à éosinophile associe un début aigue des signes respiratoires non spécifiques (dyspnée, toux, wheezing), parfois une désaturation en oxygène. L’imagerie thoracique objective des infiltrats parenchymateux pulmonaires parfois labiles. Le bilan biologique retrouve une hyperéosinophilie périphérique (sanguine) > 1 G/L et/ou pulmonaire sur le LBA, les PNE > 25 %. L’hyperéosinophilie sanguine peut être inconstante ou transitoire. La biopsie n’est pas nécessaire au diagnostic en l’absence d’autres signes. Les critères diagnostics de la PAIE sont résumés dans le tableau 21. La PAIE est très sensibilité à la corticothérapie. Cette corticothérapie fait rapidement disparaitre cette hyperéosinophilie justifiant parfois son absence au moment du diagnostic. On retrouve parfois des atteintes extra respiratoires. La pneumopathie aigue idiopathique à éosinophiles est une urgence diagnostic et thérapeutique vu les complications gravissimes [1-3].
CAS CLINIQUE
Patiente de 39 ans, tabagique à 11 PA sevrée depuis 2004 avec reprise récente, aux antécédents de cholécystectomie, d’anxiété et de dépression. La patiente était hospitalisée en Pneumologie le 27 février 2023 pour une toux sèche, dyspnée d'effort d'aggravation progressive depuis 48h, sans douleur thoracique, désaturation à 91% en air ambiant dans un contexte d’apyrexie et de conservation de l’état général.
Le bilan biologique réalisé objective à la gazométrie artérielle une hypoxémie à 63mmHg avec hypocapnie à 28mmHg, à l’hémogramme : une hyperleucocytose à 23 400 éléments/µL avec polynucléaires neutrophiles à 20000 éléments/µL, polynucléaires éosinophiles initialement à 230 éléments/µL, hémoglobine à 13g / dL les D-Dimères à 1 000µg / L, la CRP à 99 ng / L, il n'y avait pas de trouble métabolique. La PCR au COVID-19 négatif. La tomodensitométrie thoracique retrouvait des images infiltratives bilatérales à type d'épaississements diffus des septas inter- lobulaires et quelques plages de condensations sous pleurales, des adénopathies hilaires et médiastinales lenticulaires.
L’endoscopie bronchique était macroscopiquement normale, l’analyse du liquide de lavage bronchoalvéolaire objectivait une cytologie élevée avec prédominance des polynucléaires éosinophiles à 80%. La numération de contrôle du premier Mai 2023 a objectivée une hyperéosinophilie à 1 100 éléments/mm3. Le diagnostic de pneumopathie aigue à éosinophiles a donc été retenu. Le facteur déclenchant semble être la reprise récente du tabagisme. Chez ce patient il n'y
avait pas d'argument pour une vascularite, ni pour une maladie tumorale. Le patient était mis sous corticothérapie systémique. L’évolution était marquée par une amélioration clinique très rapide avec fréquence respiratoire et saturation normale. Les pneumopathies à éosinophiles sont divisées en plusieurs entités selon les caractéristiques clinique et étiologique, répertoriées dans le Tableau 1 –2 [4,5].
FIGURE 1A-B-C-D. Les images du CT-,scanner thoracique.
CONCLUSION
La PAIE est une pneumopathie sévère constituant ainsi une urgence diagnostic et thérapeutique. L’évolution est généralement favorable sous corticothérapie adaptée.
CONFLIT D’INTÉRÊTS
L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
REFERENCES
1. Djakovic T, Ribeiro D, Brossard C et Nicod Plaurent P. Pneumopathies à éosinophiles, comment les différencier : classification et démarche diagnostique. Rev Med Suisse 2016 ; 12 : 1958-6. |
2. Tonnel A-B, Tillie-Leblond I, Cortot A. Le poumon éosinophile : données actuelles. Pulmonary eosinophilia: Current information. Rev Fr allergol 53 (2013)84–87. |
3. Dacosta-Noble P, Traclet J. Pneumopathie aiguë à éosinophiles. Rev Mal Resp Actualités (2016) 8, 105-107. |
4. Cottin V, Cordier JF, Chapter 49 – Eosinophilic lung disease A2. Agustí. S. Spiro, G. Silvestri, A. Alvar. Clinical respiratory medicine (Fourth Edition). Philadelphia: W.B. Saunders, 2012;620‑8. |
5. Cottin V. Pneumopathies à éosinophiles : diagnostic et prise en charge. Rev Fr Allergol 2012;52:128‑33. |
Tables - Figures
FIGURE 1A-B-C-D. Les images du CT-,scanner thoracique.REFERENCES
1. Djakovic T, Ribeiro D, Brossard C et Nicod Plaurent P. Pneumopathies à éosinophiles, comment les différencier : classification et démarche diagnostique. Rev Med Suisse 2016 ; 12 : 1958-6. |
2. Tonnel A-B, Tillie-Leblond I, Cortot A. Le poumon éosinophile : données actuelles. Pulmonary eosinophilia: Current information. Rev Fr allergol 53 (2013)84–87. |
3. Dacosta-Noble P, Traclet J. Pneumopathie aiguë à éosinophiles. Rev Mal Resp Actualités (2016) 8, 105-107. |
4. Cottin V, Cordier JF, Chapter 49 – Eosinophilic lung disease A2. Agustí. S. Spiro, G. Silvestri, A. Alvar. Clinical respiratory medicine (Fourth Edition). Philadelphia: W.B. Saunders, 2012;620‑8. |
5. Cottin V. Pneumopathies à éosinophiles : diagnostic et prise en charge. Rev Fr Allergol 2012;52:128‑33. |
ARTICLE INFO DOI: 10.12699/jfvpulm.14.44.2023.50
Conflict of Interest
Non
Date of manuscript receiving
25/04/2023
Date of publication after correction
25/10/2023
Article citation
Moussa Ounteini, E. Devin, A. Mehdaoui, H. Mahmoud. J Func Vent Pulm 2023;44(14):50-52