La publication médicale : exercice de style ou élément indispensable à la médecine ?
A.T. Dinh-Xuana
a Hôpital Cochin et Faculté de Médecine Paris Descartes, France
a Président de l’Association Franco-Vietnamienne de Pneumologie (AFVP)
Corresponding author
Pr Anh Tuan DINH-XUAN
Service de la Physiologie et des
Explorations Fonctionnelles
27, Rue du Faubourg St Jacques
75014 Paris - France
Tel : +33.158412341
Adresse e-mail : anh-tuan.dinh-xuan@cch.aphp.fr
Si l’exercice médical nécessite de bons praticiens pour concrétiser la connaissance médicale, cette dernière a eu, et aura, toujours besoin des moyens de transmission, orale et/ou écrite, pour que le savoir scientifique puisse être transmise et diffusée à travers l’espace et le temps. Plus qu’aucune autre discipline scientifique, la médecine a fait d’importants progrès au cours des 50 dernières années, lui permettant de devenir aujourd’hui une science où la compréhension mécanistique prend désormais le pas sur la simple description nosologique d’antan [1-6].
Les fondements scientifiques de la médecine moderne sont nombreux, allant de la biologie de l’infiniment petit (biologie moléculaire, génétique et cellulaire) jusqu’aux outils statistiques, indispensables à l’étude de la santé des populations. Tout comme la maladie, qui ne peut être vaincue qu’avec la bonne solution apportée à une question judicieusement posée, les chemins de la connaissance médicale n’aboutissent aux progrès que si certaines conditions sont remplies. Premièrement, la recherche des liens de causalité entre les symptômes observés et leurs facteurs causals doit être permanente, car indispensable. Cette démarche doit amener à des hypothèses clairement formulées, des protocoles d’investigation judicieusement choisis et la collecte irréprochable des résultats dont l’interprétation doit être aussi rigoureuse qu’objective. Enfin, ce qui vient d’être énoncé n’aura de sens que si l’observation médicale et/ou l’étude clinique sont accessibles à la communauté médicale grâce aux moyens de diffusion, parmi lesquels la publication scientifique constitue le socle le plus ancien, et probablement le plus solide.
Les réponses à la question « pourquoi est-il nécessaire de publier nos observations cliniques et/ou les résultats de nos recherches médicales ? » sont loin d’être univoques. Premièrement, la publication scientifique suppose la confrontation, amicale et confraternelle, d’idées scientifiques dont chaque énoncé sera soumis à un examen sans concession, mais toujours objectif, de nos pairs. Ensuite, la publication permet d’asseoir une idée, une hypothèse, voire une théorie servant de base à tout raisonnement médical (physiopathologique, diagnostique et/ou thérapeutique). Ne dit-on pas que « les paroles s’envolent et les écrits restent » ? Enfin, loin d’être figée, la publication scientifique est semblable à un puzzle que l’on s’efforce d’assembler pièce par pièce, en partant de ce qui a été déjà fait pour aller de l’avant et connecter les différentes pièces entre elles, ou en revenant en arrière lorsque l’assemblage des pièces entre elles manquent visiblement de cohérence. La publication scientifique est aujourd’hui à tel point indispensable qu’elle dépasse largement son but initial, qui est celui de la diffusion du savoir scientifique, pour devenir des instruments de mesure permettant le classement de la qualité et de l’importance des travaux scientifiques d’un individu, d’une institution, voire d’un pays, avec les avantages et les inconvénients inhérents à tout classement de ce type [7].
La médecine au Vietnam, comme celle de tout pays émergent, est en mutation. Elle est également pleine de promesses. Dans ce contexte, le Journal Franco-Vietnamien de Pneumologie-JFVP a vu le jour pour donner à la pneumologie vietnamienne, discipline jeune mais non dépourvue de talents individuels et collectifs, l’impulsion et le dynamisme nécessaires pour entrer dans le concert scientifique international. Que le souffle du succès accompagne et guide le Journal Franco-Vietnamien de Pneumologie vers une reconnaissance légitime et méritée par la communauté scientifique internationale. Souhaitons longue vie au Journal, et surtout bon vent à son équipe éditoriale !
Si l’exercice médical nécessite de bons praticiens pour concrétiser la connaissance médicale, cette dernière a eu, et aura, toujours besoin des moyens de transmission, orale et/ou écrite, pour que le savoir scientifique puisse être transmise et diffusée à travers l’espace et le temps. Plus qu’aucune autre discipline scientifique, la médecine a fait d’importants progrès au cours des 50 dernières années, lui permettant de devenir aujourd’hui une science où la compréhension mécanistique prend désormais le pas sur la simple description nosologique d’antan [1-6].
Les fondements scientifiques de la médecine moderne sont nombreux, allant de la biologie de l’infiniment petit (biologie moléculaire, génétique et cellulaire) jusqu’aux outils statistiques, indispensables à l’étude de la santé des populations. Tout comme la maladie, qui ne peut être vaincue qu’avec la bonne solution apportée à une question judicieusement posée, les chemins de la connaissance médicale n’aboutissent aux progrès que si certaines conditions sont remplies. Premièrement, la recherche des liens de causalité entre les symptômes observés et leurs facteurs causals doit être permanente, car indispensable. Cette démarche doit amener à des hypothèses clairement formulées, des protocoles d’investigation judicieusement choisis et la collecte irréprochable des résultats dont l’interprétation doit être aussi rigoureuse qu’objective. Enfin, ce qui vient d’être énoncé n’aura de sens que si l’observation médicale et/ou l’étude clinique sont accessibles à la communauté médicale grâce aux moyens de diffusion, parmi lesquels la publication scientifique constitue le socle le plus ancien, et probablement le plus solide.
Les réponses à la question « pourquoi est-il nécessaire de publier nos observations cliniques et/ou les résultats de nos recherches médicales ? » sont loin d’être univoques. Premièrement, la publication scientifique suppose la confrontation, amicale et confraternelle, d’idées scientifiques dont chaque énoncé sera soumis à un examen sans concession, mais toujours objectif, de nos pairs. Ensuite, la publication permet d’asseoir une idée, une hypothèse, voire une théorie servant de base à tout raisonnement médical (physiopathologique, diagnostique et/ou thérapeutique). Ne dit-on pas que « les paroles s’envolent et les écrits restent » ? Enfin, loin d’être figée, la publication scientifique est semblable à un puzzle que l’on s’efforce d’assembler pièce par pièce, en partant de ce qui a été déjà fait pour aller de l’avant et connecter les différentes pièces entre elles, ou en revenant en arrière lorsque l’assemblage des pièces entre elles manquent visiblement de cohérence. La publication scientifique est aujourd’hui à tel point indispensable qu’elle dépasse largement son but initial, qui est celui de la diffusion du savoir scientifique, pour devenir des instruments de mesure permettant le classement de la qualité et de l’importance des travaux scientifiques d’un individu, d’une institution, voire d’un pays, avec les avantages et les inconvénients inhérents à tout classement de ce type [7].
La médecine au Vietnam, comme celle de tout pays émergent, est en mutation. Elle est également pleine de promesses. Dans ce contexte, le Journal Franco-Vietnamien de Pneumologie-JFVP a vu le jour pour donner à la pneumologie vietnamienne, discipline jeune mais non dépourvue de talents individuels et collectifs, l’impulsion et le dynamisme nécessaires pour entrer dans le concert scientifique international. Que le souffle du succès accompagne et guide le Journal Franco-Vietnamien de Pneumologie vers une reconnaissance légitime et méritée par la communauté scientifique internationale. Souhaitons longue vie au Journal, et surtout bon vent à son équipe éditoriale !
REFERENCES
1. Dinh-Xuan AT. Nobel 98 : la part belle au NO. Med Sci 1998 ; 14: 1297–9.
2. Stevenson M. Therapeutic potential of RNA interference. N Engl J Med 2004 ; 351 : 1772–7.
3. Artandi SE. Telomeres, telomerase, and human disease. N Engl J Med 2006 ; 355 : 1195–7.
4. Baylin SB, Schuebel KE. Genomic biology : the epigenomic era opens. Nature 2007; 448 : 548–9.
5. Abbott A. Chromosome protection scoops Nobel. Nature 2009 ; 461 : 706–7.
6. Calado RT, Young NS. Telomere diseases. N Engl J Med 2009 ; 361 : 2353–65.
7. Brusasco V, Dinh-Xuan AT, Leff AR, Adler KB, Glenny RW, Dempsey JA, Levy ML, Panettieri R, Reddel HK, Singh D, Virchow JC. Impact factor and its role in academic promotion. Eur Respir J 2009 ; 34: 1499–1500.
REFERENCES
1. Dinh-Xuan AT. Nobel 98 : la part belle au NO. Med Sci 1998 ; 14: 1297–9.
2. Stevenson M. Therapeutic potential of RNA interference. N Engl J Med 2004 ; 351 : 1772–7.
3. Artandi SE. Telomeres, telomerase, and human disease. N Engl J Med 2006 ; 355 : 1195–7.
4. Baylin SB, Schuebel KE. Genomic biology : the epigenomic era opens. Nature 2007; 448 : 548–9.
5. Abbott A. Chromosome protection scoops Nobel. Nature 2009 ; 461 : 706–7.
6. Calado RT, Young NS. Telomere diseases. N Engl J Med 2009 ; 361 : 2353–65.
7. Brusasco V, Dinh-Xuan AT, Leff AR, Adler KB, Glenny RW, Dempsey JA, Levy ML, Panettieri R, Reddel HK, Singh D, Virchow JC. Impact factor and its role in academic promotion. Eur Respir J 2009 ; 34: 1499–1500.
ARTICLE INFO
DOI: 10.12699/jfvp.1.1.2010.3
Conflict of Interest
Non
Date of manuscript receiving
Date of publication after correction
Article citation
Dinh-Xuan A.T. La publication médicale : exercice de style ou élément indispensable à la médecine? J Func Vent Pulm 2010;01(01):3-4.